récits « Le souveniriste

Archive pour la catégorie ‘récits’

Marcher c’est la SANTÉ !

dimanche 22 décembre 2013

Un matin j’vais chez Jean COUTU, j’lui dis, l’ami, je suis foutu.

J’ai mal au cou, j’ai mal aux reins, j’ai mal partout je n’vaux plus rien.

Il m’ répond j’ai ce qu’il te faut pour guérir tes petits bobos.

J’ai des cachets et des capsules, et des ampoules, et des granules,

Du bon sirop et des pilules, prends-en matin, midi et soir.

Si ça « file pas » reviens me voir.

Après trois mois de ce régime, j’avais encore plus mauvaise mine,

L’appétit de plus en plus petit.

Ce n’est pas de gaieté de coeur, j’ai dû consulter mon docteur.

«Entrez monsieur dans mon bureau,voyons ce que disent les labos?

«À poil! que je vous examine, vous faites sûrement de la déprime,

«Vous n’avez pas la petite vérole ni le sida c’est dèjà ça!

«Mais beaucoup trop de CHOLESTÉROL !

«Je ne veux pas être alarmiste mais faut voir les GRANDS SPÉCIALISTES.

«Un court séjour à l’hosto pour une mammo, pour une cysto,

«Un scanner et des cathéters, des lavements, des prises de sang.

«Si vraiment ça reste un mystère, revenez me voir c’est payant. »

Comme j’avais toujours mal aux pattes, à la rate et à la « patate »

Je suis allé chez l’homéopathe . Il m’a vendu dix-huit flacons

Pleins de petits grains blancs tout ronds mais ce n’était que du bonbon.

Ma belle-soeur qui sait presque tout, me dit: «Va voir le GRAND GOUROU

Il t’extirpera « le vilain » en imposant sur toi les mains.(en m’imposant)!?

Encore des impôts, merci beaucoup j’suis p’t-être malade mais j’suis pas fou.

Plus tard j’apprends par ma voisine ( qui possède la Science Divine )

Qu’avec des aiguilles un chinois vous remet d’aplomb en six mois.

Elle ajoute d’un petit air coquin « plus ça pique plus ça fait du bien »

Très peu pour moi j’ai déjà mes supplices. Elle est « maso »! Je n’suis pas complice.

Un ami d’un copain chimiste mais, sur les bords, un peu fumiste

M’a suggéré une blanche poudre qui d’un seul coup devait résoudre

Tous mes problèmes de santé. D’accord pour s’envoyer en l’air

Mais gare aux effets secondaires.

Tanné de tous ces charlatans qui n’en voulait qu’à mon argent

Je les ai « sacrés » chez SATAN.

Et vous me croirez bonnes gens, depuis j’ai eu révélation

De la miraculeuse potion.

Vous dire combien j’étais idiot de n’pas l’avoir trouvée plus tôt.

Tout d’un coup elle m’est apparue, elle était là devant ma rue.

J’ai chaussé mes gros godillots, le sac au dos un beau matin

Je suis parti sur les chemins

Me suis « tordu un peu le bras » pour faire les tous premiers pas.

J’en ai fait cent, j’ai fait des milles sur les jolies routes tranquilles

Et me revoilà sans douleur, fatigué mais plein de bonheur.

Si bien que j’ai le goût de chanter: À pied tant que vous le pourrez,

MARCHEZ, MARCHEZ, c’est la SANTÉ !

Charme des fleurs

samedi 20 juillet 2013

Charme des fleurs

Que de fois j’ai tenté, mais toujours vainement,

De capter la beauté des humbles fleurs des champs.

À peine rassemblées entre mes mains cupides,

Leur fraîcheur pâlissait en un bouquet stupide.

Corolles éclatantes ou bien chardons sévères,

Violettes odorantes et tendres primevères

Dont les senteurs fines emplissent les sous-bois

N’ont pas de place sous un toit.

Sur tapis de velours ou sur fond de dentelles

Vous n’êtes point si belles.

Entre fauteuil et table vous êtes lamentables.

Loin de vous dédaigner j’irai vous contempler

Où les désirs du vent vous auront parsemées.

Je n’irai plus au bois que pour voir les bruyères

Serpenter librement au pied des grands pins verts.

Dont les fûts écorchés exhalent la résine

confondue aux embruns des effluves marines

Iris versicolores dans un marais posés

Pâturin des lapins argentés de rosée

La flouve, la fléole et le vulpin des prés,

Fétuque, avoine folle, dactyle pelotonné,

Toutes autant que vous êtes, il n’est point de décors

Qui vous conviennent mieux que les talus, les bords

Des fossés, des ruisseaux, des rochers et des ruines,

Dans la lumière du soir, quand le soleil décline.

Oui mais la rose, ah! LA ROSE!, la blanche, la pure,

C’est une pleine lune par une nuit sans brume.

Et celle toute d’or flammée de sang,

C’est un soleil d’été qu’on admire au couchant.

Enfin c’est l’écarlate, ce bouton espéré et qui soudain éclate.

Ni trop tôt ni trop tard il attend qu’on le cueille,

Quand son oeil et sa lèvre s’ouvrent aux premiers rayons,

Il est temps de lui dire: « viens orner ma maison» .

Vagabond

samedi 20 juillet 2013

Il est un marcheur solitaire qui se balade nez au vent

Tout au long des sentiers déserts et sans s’en faire trop souvent.

Un bâton pour seul compagnon lui tient la main dans les ravins

Pour dissuader les chiens grognons et d’autres bêtes à venin.

Son rythme lent est celui d’un chaland sur les eaux paisibles glissant.

Ses pensées s’envolent, vagabondent, plus loin que le bout du monde.

Si quelquefois survient le doute de n’avoir pris le bon chemin,

Son étoile lui montre la route et ce clocher dans le lointain

C’est l’aiguille d’une boussole qui se profile à l’horizon

Quand le pas du marcheur somnole, soudain il retrouve l’entrain

Pour arriver à la maison .

Au marché

samedi 20 juillet 2013

Au marché

Au marché de Sauveterre je me suis aventuré,

L’atmosphère était austère et les marchands atterrés.

Les gens qui se promenaient n’ouvraient pas le porte-monnaie

Les petits vieux deux par deux jacassaient à qui mieux mieux

Les mémères sortaient toutou pour qu’il pisse un peu partout.

La marchande de fromage baillait derrière l’étalage,

Priant l ‘ciel en suppliant de lui fournir des clients.

Des camelots dans les guenilles, pacotilles et bibelots Ne ramassaient leurs billes. Ça n’était pas le gros lot.

Une vendeuse de fleurs craignant fort d’être ruinée,

Regardait, les yeux en pleurs, ses pauvres bouquets faner.

Les badauds boudaient l’boudin du charcutier d’saint-Radin.

Le boucher de saint Grognon n’écoulait plus ses rognons.

Y ‘avait guère que l’boulanger qui faisait un peu son blé.

La maraîchère c’est pareil se faisait un peu d’oseille.

La crémière à la rigueur faisait maigrement son beurre.

Soudain le monde étonné s’arrêta de pleurnicher.

Un beau sourire qui marchait dans les allées du marché,

à mesure qu’il approchait l’atmosphère se dégelait

Il avait d’jolis yeux verts comme les choux verts du marché.

Il avait des cheveux blonds comme les montagnes de melons.

Un sourire jusqu’aux oreilles c’est rare et très singulier.

C’est un rayon de soleil dans un ciel ennuagé.

Les taux et les cotes en bourse ça active le marché.

Un grand sourire sur la bouche ranime aussi le marché.

Les consommateurs prudents se mirent à bourse-délier.

Un sourire c’est épatant ça relance le marché.

Au marché de Sauveterre je me suis bien amusé,

En voyant ce que peut faire un beau sourire

par-dessus le marché.