Au marché
Au marché de Sauveterre je me suis aventuré,
L’atmosphère était austère et les marchands atterrés.
Les gens qui se promenaient n’ouvraient pas le porte-monnaie
Les petits vieux deux par deux jacassaient à qui mieux mieux
Les mémères sortaient toutou pour qu’il pisse un peu partout.
La marchande de fromage baillait derrière l’étalage,
Priant l ‘ciel en suppliant de lui fournir des clients.
Des camelots dans les guenilles, pacotilles et bibelots Ne ramassaient leurs billes. Ça n’était pas le gros lot.
Une vendeuse de fleurs craignant fort d’être ruinée,
Regardait, les yeux en pleurs, ses pauvres bouquets faner.
Les badauds boudaient l’boudin du charcutier d’saint-Radin.
Le boucher de saint Grognon n’écoulait plus ses rognons.
Y ‘avait guère que l’boulanger qui faisait un peu son blé.
La maraîchère c’est pareil se faisait un peu d’oseille.
La crémière à la rigueur faisait maigrement son beurre.
Soudain le monde étonné s’arrêta de pleurnicher.
Un beau sourire qui marchait dans les allées du marché,
à mesure qu’il approchait l’atmosphère se dégelait
Il avait d’jolis yeux verts comme les choux verts du marché.
Il avait des cheveux blonds comme les montagnes de melons.
Un sourire jusqu’aux oreilles c’est rare et très singulier.
C’est un rayon de soleil dans un ciel ennuagé.
Les taux et les cotes en bourse ça active le marché.
Un grand sourire sur la bouche ranime aussi le marché.
Les consommateurs prudents se mirent à bourse-délier.
Un sourire c’est épatant ça relance le marché.
Au marché de Sauveterre je me suis bien amusé,
En voyant ce que peut faire un beau sourire
par-dessus le marché.